FORCES ELECTROMAGNETIQUES ET CORPS HUMAIN

La charge électrique est une notion abstraite, comparable à celle de masse, qui permet d’expliquer certains comportements de la matière. Contrairement à la masse, la charge électrique peut prendre deux formes, que l’expérience amène à considérer comme« opposées » ; on les qualifie arbitrairement de positive et négative. Deux charges de même nature, deux charges positives par exemple, se repoussent, alors que deux charges de nature opposée s’attirent. On appelle ce phénomène interaction électromagnétique. La force résultant de cette interaction produit un mouvement de matière chargée, le courant électrique.

La charge électrique est une propriété fondamentale de la matière. En interaction avec un champ électromagnétique, elle est la source d’une des quatre forces fondamentales de la physique : la force électromagnétique. Elle a comme vecteur le photon.

Le spectre électromagnétique se décompose selon ses différentes composantes en termes de fréquence, d’énergie et de longueur d’onde :

fréquence
30 Ehz
30 PHz
750 THz
400/700 THz
3 THz
300 GHz
1 GHz
9 kHz

longueur d’onde
5pm
10nm
400nm
745/410 nm
100 mm
1mm
30 cm
33km

bande
Rayons gamma
Rayons X
Rayons ultraviolets
Lumière visible
Lumière infrarouge
Microondes (MW)
Fréquences radio
ELF (extremely low frequencies)

Tout corps ayant une température supérieure au zéro absolu émet un tel rayonnement électromagnétique.

Le corps humain, comme les arbres et tous les autres organismes, est donc non seulement en permanence baigné dans ces divers champs magnétiques, naturels et artificiels (les champs électriques naturels, biologiques, sont émis en mode continu et à très faible voltage, tandis que les courants artificiels sont en mode alternatif avec des voltages très élevés), mais génère également son propre champ. A l’échelle de chaque organe également existe même un champ, d’où les mesures des électrocardiogrammes et électro-encéphalogrammes.

Depuis la découverte scientifique, en occident, de l’électricité, on a considéré que le corps humain n’était à même de percevoir que les courants supérieurs à une certaine intensité. Or on a découvert de plus en plus d’exemples où des forces électromagnétiques très légères sont utilisées et influencent le corps humain.

Par exemple, les fibres neuronales s’orientent spontanément selon un courant électrique et la polarité de l’organisme s’inverse sous anesthésie. Enfin, grâce aux appareillages modernes, on a pu ‘mapper’ la conductivité électrique le long des méridiens. Pour plus de la moitié des points indiqués par la tradition chinoise, des pics de conductivité électrique ont étés constatés (Maria Reichmanis experiment, 1971) et leur polarité était positive par rapport à leur environnement.

Les os eux-mêmes recourent à la force électromagnétisme, par la piézoélectricité : sous une pression mécanique, la tension fait ‘sauter’ des électrons hors de leur emplacement dans la structure semi-conductive de l’os. Ils migrent vers la compression, créant un potentiel qui disparaît lorsqu’on relâche la pression. Mais ce relâchement crée le courant inverse lorsque les électrons rebondissent et reviennent en place. C’est le principe de fonctionnement du phonogramme : la tête en cristal se déforme microscopiquement sous les pressions des irrégularités gravées et crée un signal électrique. (Dans un phono, l’effet de relâchement de ce système est annulé par une diode.) La polarité et l’intensité du signal électrique dans l’os informe donc les ostéoblastes de la direction et de la force de la pression.

Il est même vraisemblable que tous les vertébrés (comme il est avéré pour les vaches et certains cervidés) soient capable de magnétoception et aient un ‘organe magnétique’ situé dans le sinus ethmoïde, qui transmettrait/relierait le rythme du biocycle à partir des micro-pulsations du champ magnétique terrestre à la glande pinéale.

Flux, polarisation, énergie fondamentale, présence dans la biologie la plus fine, la force électromagnétique présente beaucoup de caractères de ressemblance avec ce que les anciens chinois nous ont transmis sous l’appellation de ‘Qi’.

Si je suis fasciné par l’identité possible entre force électromagnétique et Qi, j’aime aussi ne pas y céder. Considérer le Qi comme de l’électricité est certes rassurant, en ce que cela valide scientifiquement un phénomène autrement perçu comme ésotérique. Mais cette assurance même nous éloigne de la sensation, puisque nous n’en avons dès lors plus besoin pour y croire.

Tout en reconnaissant l’utilité possible de l’assimilation de l’un à l’autre, j’aime pour ma part conserver le mot Qi pour l’usage des arts énergétiques thérapeutiques ou martiaux. Plus flou, il est également moins figé et moins cartésien que les données scientifiques concernant les forces électromagnétiques. Ces dernières épousent à mon sens trop le modèle ‘objectif’ de la science pour répondre à la richesse et à la malléabilité du travail sur l’énergie Qi.  J’ai de la peine à concilier Qi et certitude mathématique.

 

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